Des dépêches de septembre - octobre du site agrimutuel à consulter sur : www.agri-mutuel.com

publié le 26 novembre 2024

« Un contrôle unique » dans les exploitations

Le gouvernement tente de répondre à la grogne des agriculteurs en annonçant un "contrôle administratif unique" dans les exploitations, une mesure saluée par les syndicats mais qui semble encore insuffisante pour calmer leur colère, d’autres griefs restant sur la table.
Désormais, « le préfet de département se trouve investi d’un rôle de coordination qui a pour objectif de limiter la pression du contrôle sur place à une seule visite par an et par exploitation », a annoncé jeudi la ministre de l’Agriculture Annie Genevard lors d’un déplacement dans une exploitation à Morigny-Champigny en Essonne (dépêche AFP 01/11).

Faute d’agneaux, la fièvre catarrhale menace les éleveurs à long terme

Des bêtes en moins, mais surtout des brebis sans agneaux et des béliers sans spermatozoïdes : la fièvre catarrhale menace sur le long terme la reproduction des ovins et donc les revenus des éleveurs.
Depuis son apparition en août dans le nord de la France, la fièvre catarrhale ovine (FCO), une maladie virale transmise par un moucheron, s’est répandue rapidement sur le territoire. Plus de 7 000 foyers ont été dénombrés au 30 octobre.
La maladie touche aussi les bovins, même si les conséquences semblent moins graves dans l’immédiat. Difficile pour le moment d’évaluer la perte de chiffre d’affaires car la gestation des vaches est longue (9 mois) et l’impact total de la maladie sur les naissances ne sera pas connu avant l’an prochain (dépêche AFP 06/11).

UE– Mercosur

Plus de 200 députés français de gauche comme de droite ont appelé lundi le gouvernement à bloquer la conclusion de l’accord de libre-échange attendu entre l’UE et les pays du Mercosur, qui selon eux « trahit » l’ambition européenne.
« L’accord, négocié par la Commission européenne, trahit deux fois ce que doit être l’Union européenne. Il trahit l’ambition d’une élévation des standards environnementaux, sociaux, sanitaires. Il trahit aussi l’engagement pour la souveraineté alimentaire de notre continent », écrivent dans une tribune ces 209 parlementaires, issus des groupes Gauche Démocrate et Républicaine, Socialistes, Écologistes, Ensemble Pour la République (EPR), Démocrates, Horizons, Liberté Indépendants Outre-mer et Territoires, et Droite républicaine (dépêche AFP 05/11).

Manifestations : les Français affichent leur soutien malgré le dilemme économique

Alors que les mouvements de colère ont repris dans de nombreux départements, le constat est clair : les Français affichent un soutien massif à leurs agriculteurs selon les résultats du baromètre Ifop pour Ouest-France. Mais ils peinent à traduire cette solidarité en actes.
Ainsi, 88 % des Français soutiennent les mobilisations agricoles, mais seuls 59 % sont prêts à payer davantage pour des produits locaux ou made in France, un chiffre en net recul par rapport à février dernier, alors que les actions syndicales de l’hiver 2024 battaient le plein (dépêche TNC 15/11).

Les mauvaises habitudes alimentaires ont un coût sanitaire caché de 8 000 Md$

Alimentation trop transformée, trop pauvre en fruits, trop riche en sel... les mauvaises habitudes alimentaires ont un coût sanitaire caché de plus de 8 000 milliards de dollars par an, estime la FA0, qui appelle à « agir urgemment » pour transformer les systèmes agroalimentaires dans le monde (dépêche AFP 08/11).

Le Conseil d’Etat valide les activités de la cellule de gendarmerie Déméter

Le Conseil d’Etat a rejeté un recours d’associations qui avaient attaqué la légalité de la surveillance des actions dites « de nature idéologique » de la cellule de gendarmerie Déméter, qui lutte contre la délinquance dans le monde agricole, dans une décision publiée le 7 novembre (dépêche AFP 07/11).

Le soutien public à l’agriculture insuffisamment orienté vers la durabilité

Le soutien public à l’agriculture reste élevé dans les pays riches et grands Etats émergents, mais il est insuffisamment orienté vers la durabilité environnementale et la part consacrée à l’innovation recule, met en garde l’OCDE dans un rapport publié le 6 novembre (dépêche AFP 06/11).

Lactations longues : et si l’objectif d’un veau/VL/an était dépassé ?

Des chercheurs de l’Inrae et de VetAgro Sup se sont penchés sur le sujet des lactations longues. On entend ici celles qui dépassent 550 jours sans vêlages, pas un simple retard de mise à la reproduction. Une enquête réalisée auprès d’éleveurs pratiquant l’allongement des lactations révèle les motivations suivantes :
 le fait de ne pas tarir une vache qui produit encore beaucoup de lait,
 la réduction du nombre de vêlages,
 l’amélioration de la longévité des vaches et la volonté de limiter le renouvellement.
« Aucun éleveur enquêté ne pratique les lactations longues sur toutes ses vaches, explique Fabienne Blanc, enseignant chercheur à VetAgroSup. Ils le font au cas par cas sur des vaches à réformer, des vaches qui ne prennent pas à l’IA, ou des vaches avec une bonne persistance laitière. » Difficile pour les chercheurs de savoir si la pratique est plutôt subie ou voulue, mais elle existe et s’avère non négligeable.
Pour Luc Delaby, ingénieur de recherche à l’Inrae, cette méthode est à développer en élevage : « L’objectif d’un veau par vache et par an est très imprégné dans la tête des éleveurs, mais quel intérêt ? Si on a des vaches qui produisent bien et sur la durée, pourquoi faire naître des veaux qui ne valent rien ou presque, pourquoi courir les risques associés aux vêlages et aux débuts de lactations ? » (dépêche TNC 07/11).

Avec Pheno3D, le pointage bovin passe à l’ère numérique

Pheno3D vise à faire entrer le pointage des bovins à l’ère du numérique. Encore réalisé à l’œil, le pointage a le gros défaut d’être gourmand en main-d’œuvre, tout en restant relativement subjectif. « Il y a une vraie demande de la profession, qui a des difficultés à entretenir son réseau de professionnels » résume Adrien Lebreton, responsable de projet agriculture de précision à l’Idele à l’occasion du Sommet de l’élevage.
Pour simplifier l’opération, Pheno3D propose de faire passer les bovins sous un portique doté de caméra 3D. Une intelligence artificielle, formée à l’interprétation des images, propose une note de pointage. « L’équipe de recherche a proposé quantité d’images à l’IA auxquelles sont associées les notes des meilleurs pointeurs de France », explique Adrien Lebreton. Une manière de fournir de la donnée pour affûter son modèle de prédiction (dépêche TNC 13/11).