Des dépêches de février-mars du site agrimutuel à consulter sur : www.agri-mutuel.com

publié le 27 mars 2025

« On parlait de suicide, on parle maintenant de mal-être »

Après une année 2024 particulièrement difficile, la MSA a dressé un bilan de ses actions de prévention contre le mal-être agricole, le 27 février, au Salon de l’agriculture. « On a recensé près de 6 000 signalements aux caisses de MSA en 2024, soit + 30 % par rapport à l’année précédente », a expliqué Magalie Rascle, directrice déléguée en charge des politiques sociales à la Caisse centrale de la MSA. Deux-tiers des signalements qui parviennent à la MSA font l’objet d’un accompagnement social, précise-t-elle. Si ces chiffres témoignent d’une augmentation des difficultés, cette évolution est également liée à une meilleure connaissance des outils mis à disposition, a indiqué la MSA (dépêche TNC 28/02).

Intelligence artificielle en agriculture

Après celui des capteurs, des solutions d’autoguidage, des drones pour cartographier ses parcelles et des plateformes pour aider à réduire son empreinte carbone, il est venu « le temps des biosolutions et de l’IA ». Au milieu du hall 4 du salon de l’agriculture, le stand de la Ferme digitale s’est imposé, depuis 2016, comme le cœur numérique de la ferme française. Et durant cette édition 2025, l’intelligence artificielle s’invite dans la plupart des discussions.
Forte d’une centaine de start-ups, dont près de la moitié présentaient leur solution au Sia, « la Ferme digitale se lance un grand défi IA », explique son président Jérôme Le Roy : faire en sorte « que tous les agriculteurs utilisent au quotidien, d’ici 2030, au moins 5 solutions numériques » (dépêche TNC 27/02).

Temps de travail et frein à l’installation en élevage ?

78 % des éleveurs laitiers estiment ne pas avoir assez de temps libre. Et si la question du temps de travail faisait partie des freins à l’installation ? À l’occasion des UniTechDays, Emmanuel Beguin a présenté quelques pistes pour mieux gérer son temps de travail.
Pour le responsable du service approche sociale et travail en élevage de l’Idele, il ne faut pas avoir peur du salariat. Le monde de l’élevage a la particularité d’être assez frileux envers le salariat. « En production végétale, 47 % des équivalents temps plein correspondent à de la main-d’œuvre salariée. En élevage, on tourne autour des 15 % », tranche Emmanuel Beguin. Mais embaucher, souvent, ça fait peur. Il faut trouver la bonne personne. Les échecs peuvent coûter cher. « On met souvent en avant les difficultés à recruter, le manque d’attractivité du métier, mais il y a aussi un manque de compétences managériales des éleveurs. On voit que dans l’élevage porcin, il y a du salariat depuis 20 ans, alors il doit y avoir des marges de progression dans les vaches » (dépêche TNC 17/03
https://www.agri-mutuel.com/politique-economie/limiter-lastreinte-la-solution-pour-installer-des-jeunes-en-elevage/?code_tracking

Après des dissensions gouvernementales, le nouveau Nutri-Score finalement validé

La nouvelle version de l’affichage nutritionnel Nutri-Score, critiquée la semaine dernière par la ministre de l’agriculture, va bien pouvoir entrer en vigueur avec la signature par les ministères concernés de l’arrêté qui organise sa mise en place, a indiqué le gouvernement vendredi 14 mars.
Les ministres préviennent toutefois dans leur communiqué qu’ils resteront « vigilants aux effets de bord » que cette nouvelle méthode de calcul « engendre pour les produits issus du savoir-faire français ». Annie Genevard (agriculture) avait assumé publiquement la semaine dernière de bloquer la publication de l’arrêté qui devait permettre l’entrée en vigueur du nouveau Nutri-Score, lui reprochant de donner une mauvaise note aux produits « remarquables » du terroir, fromages et charcuterie notamment.
Les entreprises et marques engagées dans cette démarche volontaire ont deux ans pour mettre à jour leurs emballages et apposer le nouveau Nutri-Score (dépêche AFP 14/03).

Les Etats-Unis se renseignent pour acheter des œufs en Pologne et Lituanie

La multiplication des foyers de grippe aviaire dans les élevages aux Etats-Unis a transformé les oeufs en denrée chère et rare dans ce pays. Selon le ministère américain de l’agriculture, la maladie a jusqu’ici entraîné l’euthanasie de plus de 30 millions de poules pondeuses.
Les associations polonaises et lituaniennes de volailles ont déclaré avoir été approchées par les États-Unis pour y exporter des oeufs, tout en mentionnant des obstacles potentiels, de nature commerciale et vétérinaire. Pour faire face à la pénurie, les États-Unis se sont déjà adressés à la Turquie qui doit envoyer 15 000 T d’œufs d’ici la fin juillet.

Face aux conséquences « dévastatrices » de la « panzootie inédite » de grippe aviaire, l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a appelé ses membres à amplifier leurs efforts et à envisager la vaccination lors des discussions sur les possibles solutions.
L’inquiétude grandit face à la diffusion particulièrement rapide du virus aux Etats-Unis, parmi les élevages de volailles mais aussi de bovins. Ont été signalés quelques dizaines de cas de transmission à l’homme, dont un ayant entraîné un décès. Les craintes sont renforcées par l’installation de la nouvelle administration américaine, qui a suspendu certains canaux de communication avec des organisations internationales sur la grippe aviaire et coupé dans ses effectifs de chercheurs et de fonctionnaires dédiés, avant d’en rappeler certains (dépêches AFP 18 et 23/03).

Le roquefort célèbre 100 ans d’appellation, espérant relancer ses ventes

C’est le 26 juillet 1925 qu’a été adoptée la loi « pour garantir l’appellation d’origine du célèbre fromage de brebis aveyronnais », une première mondiale pour un produit alimentaire que va célébrer un colloque à l’Assemblée nationale, réunissant chefs, historiens et élus, autour du chroniqueur gastronomique François-Régis Gaudry, parrain et animateur de l’évènement.
L’appellation est certes centenaire mais le roquefort est bien plus ancien encore, rappelle à l’AFP l’historienne Sylvie Vabre, responsable du contenu scientifique du colloque. « On retrouve sa trace au 11e siècle », dit-elle, ce qui en fait, avec le brie, le gruyère ou les fromages d’Auvergne, un des patriarches de la production fromagère française.
En 2023, 14 336 tonnes de roquefort sont sorties des caves du village de Roquefort, ce qui en fait la 3e AOP française en tonnage commercialisé, derrière le comté et le reblochon, pour plus de 5 000 emplois directs.
Mais la filière doit faire face à une « baisse structurelle de la consommation », d’abord d’environ 1 % par an et depuis 2021 de 3 à 4 %. Pour l’expliquer, les acteurs du secteur pointent principalement les changements d’habitude des Français, comme un budget consacré à l’alimentation qui diminue ou la disparition de la tradition du plateau de fromage. On a également un défi de renouvellement des générations de consommateurs, explique le secrétaire général de la filière (dépêche AFP 19/03).

Réduction du niveau de protection du loup

Le texte de la Convention de Berne qui déclasse le statut de protection du loup, le rétrogradant d’« espèce de faune strictement protégée » à « protégée », est entré en vigueur le 6 mars 2025, a annoncé le Conseil de l’Europe, même s’il ne s’appliquera pas dans trois pays qui ont notifié des objections (République tchèque, Monaco et Royaume Uni) (dépêche AFP 07/03).

Un couple de loups au profil inédit attise les tensions dans le Limousin

C’est l’association de défense de la nature Carduelis, installée en Creuse, qui a révélé leur découverte il y a deux semaines dans un communiqué illustré de photos, datées du 27 juillet 2024. La préfecture de Corrèze, qui partage le plateau des Millevaches avec la Creuse et la Haute-Vienne, a confirmé la présence des « deux individus de l’espèce loup, un mâle, d’une lignée germano-polonaise et une femelle d’une lignée italo-alpine », à l’issue d’une réunion de la cellule de veille.
Pour Carduelis, c’est une information essentielle, car « un individu, présent ou à venir, issu d’un croisement génétique entre deux lignées européennes différentes serait une première en France ». « C’est une chance immense car ça aurait pu ne jamais arriver. Ça permet un brassage génétique qui est favorable à toutes les espèces animales ou végétales », a déclaré mercredi 20 mars à l’AFP l’une de ses représentantes, lors d’une manifestation devant la préfecture qui s’est transformée en face-à-face tendu avec une cinquantaine d’éleveurs (dépêche AFP 21/03).